Ronflement chez la femme enceinte

La grossesse entraîne des modifications physiologiques importantes qui peuvent être responsable de ronflements pouvant aller jusqu’au syndrome d’apnée du sommeil (SAS), et de troubles respiratoires importants au cours du sommeil.


Source: 
http://www.institut-du-ronflement.fr/les-ronflements-particuliers-femme-enfant-225.html

Outre la prise de poids, au plan anatomique et fonctionnelle, un certain nombre de modifications vont concourir à l’apparition de ce ronflement.




Modifications mécaniques : 
  • L’hypertrophie utérine progressive est responsable d’un refoulement du diaphragme qui aboutit à une diminution du volume pulmonaire et de l’ampliation thoracique et donc à une réduction de la capacité résiduelle fonctionnelle respiratoire.
  • L’infiltration tissulaire des tissus mous des parois du pharynx réduit la filière respiratoire des voies aériennes supérieures, et augmente donc la résistance à l’inspiration.
  • L’accroissement du volume de l’utérus en comprimant l’abdomen favorise l’apparition d’un reflux gastro-oesophagien, d'une augmentation de la pression œsophagienne et d'une limitation du débit inspiratoire.
Modification hormonale :

  • Le profil hormonal des femmes enceintes favorisent les troubles ventilatoires.
  • Ainsi la progestérone induit une stimulation des centres de commande ventilatoire responsable d'une instabilité respiratoire pouvant aller jusqu'à l'apparition de pauses respiratoires.
  • De plus l’imprégnation oestrogènique entraine l’apparition d’une rhinite vaso-motrice obstructive par infiltration tissulaire des muqueuses nasales et bucco-pharyngées qui apparaissent congestives, et donc une réduction de la perméabilité nasale.


Mécanisme du ronflement chez la femme enceinte:

Par l’accroissement des résistances inspiratoires au niveau des voies aériennes supérieures, ces phénomènes mécaniques et hormonaux aboutissent à faire observer une augmentation de la fréquence du ronflement durant la grossesse qui passe de  4% avant la grossesse à 23% en fin de grossesse.



Cette majoration est particulièrement notable entre la 6° semaine et le 6° mois de grossesse, avec apparition d’une somnolence diurne évocateur de l’installation d’un SAS.

La polygraphie ventilatoire:

Les examens polysomnographiques réalisés au cours de la grossesse montrent que nous sommes le plus souvent en présence d’une réelle augmentation des résistances des voies aériennes supérieures plutôt que de véritables syndrome obstructif d’apnée du sommeil.

L'index de ronflement peut parfois atteindre des niveaux élevés, mais se normalise le plus souvent aprés l'accouchement.

Enfin, malgré des index d’apnée hypopnée élevés (parfois IAH>35) les troubles respiratoires nocturnes observés sont essentiellement constitués d’insuffisance respiratoire (hypopnée) peu désaturantes.

  
Risques et  conséquences:

1) Pour la femme : 
  • Le risque principal est dominé par l'apparition d'une hypertension artérielle.
  • La survenue d’une toxémie gravidique ou pré éclampsie est également accrue avec le risque majeur d'apparition de convulsions.




2) Pour le Fœtus :
  • Ralentissement du rythme cardiaque (bradycardie) de l'enfant.
  • Retard de croissance foetal intra-utérin
  • Réduction du score d’Apgar (Le score d'Apgar (compris entre 0 et 10),est un score utilisé pour évaluer la santé d'un nouveau-né à la naissance).

  
Au plan thérapeutique :

La ventilation nocturne de type PPC permet la régression des troubles respiratoires nocturnes notamment en cas de SAS, et des anomalies tensionnelles associées.

La désobstruction nasale en utilisant des sprays corticoïdes ou en réalisant une cautérisation électrique ou Laser des cornets inférieurs améliore considérablement la ventilation nasale en faisant chuter les résistances inspiratoires des voies aériennes supérieures.

La cautérisation Laser se pratique sous anesthésie locale en une seule séance, et ne nécessite que des soins locaux à base de sérum physiologique.

Les autres techniques utilisant le laser, la radiofréquence ou même la chirurgie intéressant le pharynx ou la base de langue doivent être reportées après l’accouchement compte tenu des risques fœtaux.

D’autant que bien souvent ce ronflement conjoncturel disparaît après l’accouchement.

La confection d’une orthèse d’avancée mandibulaire permettant de lever l’obstacle pharyngé est limité par le cout de cet appareillage dentaire. Le port de bandelette nasale permet dans certains cas de lever l’obstruction nasale.


Avis du Dr Gilles Ayoun:
  • La survenue d’un ronflement ou d’une hypertension artérielle au cours de grossesse doit conduire à la réalisation d’un enregistrement polygraphique du sommeil à visée diagnostique.
  • En cas de diagnostic de SAOS avéré la prescription d’une ventilation nocturne de type PPC apparaît toujours bénéfique aussi bien pour la femme enceinte que pour son fœtus.
  • La désobstruction nasale médicale ou utilisant un Laser, compte tenu de la simplicité de sa mise en œuvre et de son innocuité, semble utile en cas de ronflement invalidant.
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